Sur la route du Super Bowl ... XLII !

Marc (Brunell) a su faire taire ses détracteurs en jouant un match quasi parfait et en établissant un nouveau record en NFL, celui du plus grand nombre de passes complétées d’affilées lors d’un match (22). Tous le monde a répondu présent face aux Texans, la défense quasi irréprochable (encore quelques pénalités à éliminer toutefois) et une attaque alternant parfaitement passes et courses qui nous a permis de gagner près de 450yds offensivement. Cette victoire été très importante afin de nous remettre sur la bonne direction.

En ce qui me concerne, je vais revenir cette semaine sur mon statut vis-à-vis des Redskins. Une équipe en NFL possède un roster actif (nombre de joueurs successible de jouer lors des matchs) de 53 joueurs. Toutefois seuls 45 joueurs sont équipés lors d’un match . 3 heures avant chaque match, chaque équipe doit remettre sa liste des 45 joueurs qui seront équipés pour le match. Il reste donc 8 joueurs non équipés qui sont dits « inactifs ».
A ce roster de 53 personnes s’ajoute une liste 8 joueurs dits « Practice squad players » . Ces 8 joueurs sont principalement une réserve en cas de blessure d‘un des joueurs du roster actif. Mais être sur Practice Squad ne signifie pas que si il y a un blessé on passe sur le « roster actif » automatiquement. C'est le cas si et seulement si c’est une blessure qui touche une personne jouant le même poste que nous.

Depuis deux ans et ce pour la troisième saison consécutive, 8 joueurs non américains et évoluant en NFL Europe sont désignés par un pannel de coaches (suite aux performances réalisés en NFL Europe notamment) afin d’intégrer une équipe NFL pour une saison complète.
Cette opportunité permet de se familiariser avec le cahier de jeu (chose que les autres joueurs rookies ont l’occasion de faire lors des camps de printemps - environs 5 semaines) et d’être au contact et en compétition avec des joueurs d’expérience afin d’augmenter son niveau de jeu et de se faire un nom. Photo : Van Tran n Goc

Évidemment, cette opportunité a son point d’ombre : je ne pourrais pas passer sur le roster actif cette saison même si tout marche très bien pour moi.
A l'inverse, je ne peux pas non plus être écarté de l’équipe comme n’importe quel autre (je reviendrai plus tard dans la saison sur ce point).

J’ai donc la chance d’évoluer ici, à washington, en NFL, et de montrer (à l’entraînement pour l’instant!) que j’ai le niveau pour évoluer dans cette ligue au même titre que l’ensemble des joueurs sur practice squad (nous sommes tous rookies - non draftés - ou avec un an d‘expérience). Je vais donc continuer à m’entraîner comme si j’allais jouer le prochain match, parce que c’est la seule solution pour moi de continuer ma progression.

Tous les matchs sont importants, celui de dimanche prochain l’ai d’autant plus qu’une victoire sur Jacksonville - qui vient de perde son premier match de la saison contre les Colts d’Indianapolis - nous permettrait de remettre les compteurs à zéro avec deux victoires et deux défaites.

A suivre !

... FACE A DALLAS !


Suite à une semaine « courte » (après avoir joué lundi dernier et jouant à l’extérieur ce dimanche), nous n’avons su répondre à notre problématique actuelle : Gagner un match !



Les unités spéciales sont cette semaine hors de cause dans ce résultat. C’est même par le biais d’un retour de Kick off de 100 yards que nos seuls points de la partie ont été inscrits (Rock Cartwright).
Les pénalités successives en défense et l’inefficacité offensive semblent être les causes évidentes de cette défaite, qui s'avère plus qu'importante puisque ce match était une rencontre entre deux équipes de la conférence NFC East (conférence réunissant les Dallas Cow-boys, NY Giants, Philadelphia Eagles et nous). D'un avis général, tout le monde à travers le pays s'accorde à dire qu'elle est la conférence la plus compétitive et possède le niveau le plus relevé. Enfin bon, celui là est derrière nous, il nous faut analyser (ce lundi) les erreurs le plus vite possible et passer à la préparation de notre prochain match.

D’un point du vu personnel, je voudrais revenir sur cette fameuse différence de niveau entre amateur et professionnel. Il est évident que cette différence résulte directement du temps passé à l’entraînement. Toutefois, ce n’est pas la force qui demeure la plus grande différence (lorsqu’on s’entraîne en musculation, bien sûr) mais c’est bel et bien la vitesse d’exécution.
- Qu’elle est la plus grande différence entre les juniors et les seniors en France? La vitesse d’exécution!
- Qu’elle est la plus grande différence entre la D1 et la D2 en France? Encore la vitesse d’exécution!
Au même titre que ces deux exemples, c’est la vitesse d’exécution en attaque et la vitesse de réaction en défense qui à été la plus grande différence entre la D1 française et la NFLE. Et toujours pour les même raison, c’est un palier supplémentaire ici en NFL!

Photo Van Tran n'Goc

Ainsi, pour progresser je me fixe des objectifs chaque jours et il me faut être très précis. Je travaille par exemple sur la reconnaissance des formations offensives afin d’éliminer les jeux que l’attaque ne peut pas réaliser. De cette manière je fais une présélection des jeux possibles et cela me permet de réagir plus vite à ce que je vois.

Pour en revenir à l'équipe, un nouveau déplacement nous attend dimanche prochain afin de rencontrer les Houston Texans… et j'espère décrocher notre première victoire de la saison.

" La saison en NFL n’est pas un sprint, c’est une course d’endurance " - Mark Brunell (QB) suite à notre défaite de lundi soir.

Quelques drives excellents, d’autres moins bons. Attaque, défense et unités spéciales, tout le monde se sent responsable de cette première défaite qui nous laisse forcément un goût amer.
Perdre chez nous, dans un stade SURCHAUFFÉ par 90 608 fans (record du stade pour l’occasion) lors de cette date anniversaire de la plus grosse attaque terroriste que les États-Unis n'ait jamais connu. La présence de célébrités telles que Tom Cruise, Katie Holmes et Jamie Foxx. Tous les ingrédients étaient réunis pour que cette grande fête, le premier match de la saison en " Monday night " se conclut de façon heureuse… mais c’est Minnesota qui à sût profiter de toute cette émotion.



Certains joueurs tels que Marcus Washington (LB depuis 6 ans en NFL et probowler ces deux dernières saisons) ou encore Renaldo Wynn (9 ans de NFL) m’ont dit " savoure parce que ce soir, avec toutes ces conditions il n’y a que les matchs de play off ... et surtout le Super Bowl qui t’apporteront autant d’émotions, de sensations ". Croyez-moi, c’était EXTRAORDINAIRE !!!

Je ne vais pas revenir sur le match dans ses détails mais comme tous les matchs qui se jouent par 3 points d’écart (ou moins), c’est un ensemble de petites choses et non un jeu, qui nous coûte la victoire.



En ce qui concerne notre préparation mentale - nous avons la même approche pour chaque match - ce qui change le plus par rapport à mon expérience passée c’est la précision, l’exactitude de l‘analyse. On ne se contente pas de se dire « Ils vont passer, ils vont courir » , on travaille toute la semaine afin d’apprendre clairement et simplement l’ensemble des tendances de l’équipe que l‘on va jouer. C’est-à-dire que le cahier de jeu offensif de l’équipe adverse doit devenir notre. On étudie tout, les jeux selon formations, conjuguer au Down and distance ainsi qu’au personnel sur le terrain. Et la dessus on adapte notre défense parce qu’au fond, le plus important c’est de savoir ce qu’on fait avant de savoir ce qu’ils font mais la conjugaison de cet ensemble fait de celui qui est le mieux préparé ... LE JOUEUR DU MATCH ! En résumé, c’est un nouveau cahier de jeu chaque semaine à apprendre et à ingurgiter.

Notre prochain match nous oppose à Dallas, rivalité digne d’un « OM-PSG »!
" Let's get ready for it ! " On à déjà utilisé un joker lundi dernier et notre but est bien entendu d‘étouffer l‘attaque de Drew Bledsoe et de Terrell Owens tout en faisant parler la notre par le biais de Santana Moss, Antwaan Randle El et autre Clinton Portis… Rdv dimanche soir au Texas Stadium à Dallas !

L'heure du premier scrimmage (opposition organisée afin de travailler des situations particulières entre 2 équipes) est enfin arrivée... Steeve MC Nair, Jamal Lewis et Ray Lewis étaient de la partie avec les Ravens de Baltimore. Ca y est, c'est le vrai début!
Quand on est arrivés au stade, le Fedex Field, je ne suis pas sorti pour voir le terrain. Je voulais rester concentré et ne pas être trop impressionné. C'est donc au moment de l'échauffement que j'ai fait connaissance avec notre stade de 91 000 places (rempli à hauteur de 50 000 fans pour ce scrimmage) et avec cette ambiance qu'on voit à la télé mais qu'on n'a pas l'occasion de respirer, dont on a pas l'occasion de s'impreigner... Une sensation encore jamais éprouvée ... Que c'est bon !!


"REDSKINS, REDSKINS, REDSKINS", les fans sont heureux de retrouver leur équipe, ils le montrent et le font entendre.

Ca y est c’est le grand moment, premier jour avec les autres joueurs de l’équipe, premier jour au côté des joueurs vedettes tels que Clinton Portis, Lemar Marshall, Santana Moss etc.



Le programme des journées est semblable à toutes les équipes NFL et à première vue identique à celui que nous avions en NFL Europe : 2 entraînements (un le matin et un l'après midi), 2 séquences de meetings par jour (avec installations des nouveaux jeux et visionnage des entrainements) et un "mini" break"dans l’après-midi pour le repos avant l'entrainement de l'après midi. Rien d'exceptionnel en soi sauf que ces journées sont plus éprouvantes aussi bien mentalement que physiquement en réalité. Je ne suis effectivement plus en NFL Europe et on est passé à la vitesse supérieure :
- Le cahier de jeux est énorme : il fait une bonne quinzaine de centimètres d’épaisseur et il y a des centaines d’ajustements et de "calls" à assimiler (incroyable !) N’ayant pas participé aux camps de ce printemps (8 semaines), j’ai un gros handicap. Je dois rattraper mon retard et assimiler le "play book" en un temps record alors que les autres joueurs ont eu ces 8 semaines pour l’apprendre et le pratiquer.
- A chaque meeting on « entre » 10 à 20 jeux qu’il faut maîtriser parfaitement la pratique suivante (entraînement qui a parfois lieu dans la foulée!). J’ai déjà le cerveau en ébullition.
- Sur le terrain, chaque joueur est à 200% tout le temps parce que tous veulent leur place (titulaire ou au moins sur le rooster des 53). Je sors de chaque entraînement plus éprouvé que mon plus gros match en NFL Europe. On fait beaucoup de physique sous une chaleur de plomb, on repousse nos limites chaque jour un peu plus. Ca se joue au mental parce que depuis le quatrième jour, et avec le décalage horaire encore dans les jambes, mon corps est déjà à l’agonie. Du coup, à chaque moment que j’ai de libre, je dors. Priorité à la récupération...
... le camp va être long, très long !

10 ans d'entraînement plus 4 ans de pro en Europe ... et mon rêve d'enfant est en passe de se concrétiser : jouer en NFL ! Je vais passer l'intégralité de la saison aux Redskins, le club mythique de Washington, avec la ferme intention de faire mes preuves et décrocher un « spot » pour la saison prochaine.

Je viens d'arriver et déjà je me rends compte de l'énormité de la chose que je vis. Les infrastructures du club tout proche de l'hôtel où je réside pendant la durée du camp de pré-saison me me font comprendre que je viens d'entrer dans un autre monde : un stade colossal de 91 000 places, une salle de repos incroyable comprenant tout ce qu’on peut imaginer pour se détendre ou se reposer, une salle de musculation impressionnante, sans compter le staff toujours à disposition... Bref, tout pour qu’on ne se préoccupe que d’une chose : donner le meilleur de nous même sur le terrain et "performer".

J'ai hâte de commencer le camp et de voir ce que ça donne sur le terrain ! Y aurait pas un cahier de jeu qui traîne que je prenne un peu d'avance ?!